Cyclone Chido Mayotte / Mozambique

Le cyclone Chido a causé des dégâts considérables après son passage sur l’île de Mayotte samedi 14 décembre puis au Mozambique le lendemain. Les vents violents, atteignant 220 km/h, et les pluies torrentielles ont ravagé des quartiers entiers et entraîné la destruction ou l’endommagement de nombreux bâtiments, particulièrement dans le nord-est de Mayotte et dans les provinces de Cabo Delgado et de Nampula, situées au nord du Mozambique.

Le bilan humain est lourd, avec au moins 31 décès confirmés et plus de 1 500 blessés à Mayotte et 45 décès au Mozambique et plus de 500 blessés. Cependant, les autorités craignent que le nombre réel de victimes soit bien plus élevé, des milliers de personnes étant toujours portées disparues.

À Mayotte, le cyclone, considéré comme le plus dévastateur à frapper l’île en 90 ans, a ravagé les bidonvilles et causé des dégâts considérables sur des infrastructures essentielles comme l’hôpital central et plusieurs centres de santé, limitant la capacité de prise en charge médicale. L’électricité, l’eau et le matériel manquent, les réseaux de communication sont sévèrement perturbés et l’île n’est accessible que par un pont aérien ou par la mer, compliquant drastiquement les efforts de secours. La catastrophe a touché l’ensemble de la population, avec des destructions s’étendant jusqu’au centre de Mayotte. Des milliers de personnes se retrouvent sans abri ni moyen de subsistance, exacerbant des conditions de vie déjà très précaires.

Nous sommes très inquiets de l’évolution de la situation. Sur l’archipel qui compte beaucoup de bidonvilles, tout est détruit. Les routes, les moyens de communications sont coupés, il n’y a plus d’électricité et plus d’eau ce qui laisse présager le pire.

Yannick Le Bihan, directeur des opérations France pour Médecins du Monde.

Au Mozambique, la situation humanitaire est tout aussi critique : près de 24 000 maisons ont été totalement détruites et 12 300 autres le sont partiellement, selon un bilan dressé par l’Institut national de gestion des risques et des désastres qui affirme par ailleurs que plus de 181 000 personnes ont été affectées par Chido.

Les populations de ces deux régions, déjà confrontées à des défis socio-économiques tels que la pauvreté et la précarité, voient leur situation aggravée par cette catastrophe naturelle. À mesure que les conditions sanitaires se détériorent, grandit la crainte de résurgences des épidémies et des maladies hydriques, notamment de choléra, en raison du manque d’eau potable et d’infrastructures sanitaires fonctionnelles.

La destruction massive des infrastructures démultiplie le risque de propagation de maladies hydriques comme le choléra. Pour éviter les épidémies, il faut que la population puisse avoir accès à de l’eau potable pour boire, se laver, cuisiner.

Philippe Bonnet, Directeur des Urgences chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL.

L’aide humanitaire s’organise pour répondre à l’urgence mais une course contre la montre s’engage maintenant, d’autant que les besoins ne vont cesser d’augmenter dans les prochains jours.

Les ONG membres d’Alliance Urgences se sont mobilisées depuis les premières heures pour venir en aide aux populations sinistrées à Mayotte et au Mozambique mais les défis restent immenses pour rétablir des conditions de vie décentes et reconstruire les infrastructures endommagées.

Je fais un don d’urgence

MAYOTTE

Présente à Mayotte depuis 2007, Médecins du Monde concentre ses efforts sur l’accès universel à un système de santé public de qualité, en particulier pour les personnes vivant dans les bidonvilles. Suite à la catastrophe, les équipes sur place procèdent à l’évaluation des besoins. Une équipe sera envoyée en renfort, dès que possible, afin de les relayer et de développer la réponse humanitaire.

Présente à Mayotte depuis 2022 pour faire face à la crise de l’eau, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a lancé une réponse d’urgence pour assister les personnes sinistrées, en se concentrant sur la fourniture d’eau potable. Les équipes distribuent des kits et des filtres de purification de l’eau dans les centres d’hébergement et montent, en ce moment même, un dispositif de récupération de l’eau de pluie. L’ONG met tout en œuvre pour envoyer des renforts et du matériel dès que possible.

Handicap International étudie toutes les possibilités pour venir en aide aux personnes handicapées ou vulnérables qui seront confrontées à encore plus d’obstacles que le reste de la population. L’association se coordonne avec les ONG présentes sur place pour apporter son expertise en réadaptation et apporter un soutien logistique à la population et aux autres acteurs de l’aide.

MOZAMBIQUE

Présente de nouveau au Mozambique depuis 2021 avec des projets dans les domaines de la santé/nutrition et de l’eau-hygiène-assainissement, Action contre la Faim organise sa réponse d’urgence à Mecufi, un des districts les plus touchés de la province de Cabo Delgado. Dans l’immédiat, elle assure auprès des populations des distributions de kits de survie, de nourriture et de biens non alimentaires.

Présente au Mozambique depuis 1984, CARE a d’abord apporté une aide d’urgence pendant la guerre civile avant de se concentrer sur des projets de développement à long terme, notamment dans l’eau, la santé et la sécurité alimentaire. Suite au cyclone Chido, CARE commencera dans les jours qui viennent, en collaboration avec le gouvernement, des distributions de nourriture et d’eau, ainsi qu’une étude sur le genre (Rapid Gender Analysis) dans les zones les plus touchées, notamment Mecufi et Pemba. Dans les prochaines semaines, CARE prévoit de distribuer des kits non alimentaires et des tentes, de mettre en place des activités pour limiter les violences basées sur le genre, ainsi qu’une cellule de soutien psychosocial pour accompagner les communautés déplacées.

Suite au passage du cyclone Chido, Handicap International, présente au Mozambique depuis 1986, participe aux premières évaluations de situation pour identifier les besoins des personnes affectées, en particulier les personnes handicapées et personnes vulnérables.

Plan International, qui opère dans le pays depuis 2006, travaille en partenariat avec des organisations communautaires, locales, nationales et internationales pour répondre aux besoins des enfants et des jeunes vulnérables, en particulier des filles et des femmes, leur permettant de réaliser leurs droits et de participer de manière significative à la société. Suite au passage du cyclone Chido, les équipes de Plan International sur place mènent une évaluation des besoins dans les provinces de Cabo Delgado et de Nampula, et apportent une première assistance en distribuant des kits de dignité et d’hygiène menstruelle. Plan International fournit également un soutien psychosocial et apporte une protection aux enfants affectés par le cyclone à travers l’organisation d’activités adaptées au sein d’espaces mobiles.

Programme humanitaire dans les deux pays :

Actions en cours ou en préparation.

• Aide alimentaire, fourniture d’eau potable.
• Distributions de tentes, de kits de survie, de kits de dignité et d’hygiène menstruelle.
• Soins de santé primaire, soutien psychologique, expertise en réadaptation.
• Protection des enfants (activités adaptées au sein d’espaces mobiles).
• Appui logistique.

Je fais un don d’urgence