Les filles dans la crise : Voix du Sahel
La présente étude a été menée auprès d’adolescentes, de leurs familles et de leurs communautés dans la région sahélienne du Burkina Faso et du Mali, où les populations sont confrontées à une crise longue, complexe et violente. L’étude est principalement axée sur les droits et les voix des adolescentes.
Principales conclusions
- Les adolescentes vivent dans la peur, et l’instauration de la paix est leur priorité. L’insécurité généralisée affecte tous les aspects de leur vie – l’éducation, la santé, l’alimentation et les moyens de subsistance. À la crainte des hommes armés s’ajoute la violence « quotidienne » à leur domicile et dans l’ensemble de la communauté.
- Pour les filles, l’éducation est importante. Car non seulement elle les protège aujourd’hui, mais elle leur donne également de l’espoir pour l’avenir.
- Les filles privilégient les informations sur la santé sexuelle et reproductive. Elles ont besoin de pouvoir accéder à un soutien psychosocial.
- L’épanouissement des filles est freiné par les normes et les attitudes restrictives de leurs familles et communautés. Les mariages précoces et la valeur inférieure accordée à leur éducation ne font que limiter encore leurs opportunités. Les adolescentes sont très peu consultées lors des prises de décisions qui touchent leur vie.
- Les filles attachent de l’importance à leurs propres moyens de subsistance. Elles veulent gagner de l’argent, contribuer au bien-être de leur famille et être en mesure d’assurer leur propre avenir.
En 2019, les coordinateurs résidents et humanitaires pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont averti que la crise au Sahel « atteignait des niveaux sans précédent ». La situation déjà instable s’est envenimée avec les tensions intercommunautaires de longue date et les attaques violentes répétées par des groupes armés non étatiques qui ont fait plusieurs milliers de morts et considérablement affecté la prestation de services essentiels, dont l’éducation, la santé, l’alimentation, l’eau et les abris. Au Mali, la sécheresse persistante n’a fait qu’exacerber cette situation.
Toutes ces difficultés ont entraîné une hausse record du nombre de personnes déplacées dans leur propre pays et de réfugiés arrivant dans des communautés d’accueil qui éprouvent déjà des difficultés avec un état d’urgence complexe.