Le transfert par les USA de bombes à sous-munitions en Ukraine préoccupe un de nos membres
Extrait du Communiqué de presse d’Handicap International publié le 8/07/2023
Handicap International s’inquiète d’une grave menace pour la population
L’administration Biden a annoncé qu’elle transférerait à l’Ukraine des armes à sous-munitions, interdites par les 123 pays qui ont signé la convention d’Oslo contre cette arme barbare. Handicap International est profondément préoccupée par cette décision. Depuis 2014, les forces russes ont utilisé de manière intensive des armes à sous-munitions en Ukraine, causant la mort et la blessure de centaines de civils et des dommages incalculables à des infrastructures civiles vitales. L’utilisation de ces armes par les forces ukrainiennes a également été signalée à au moins trois reprises. Chaque utilisation a un impact direct et indirect, et la contamination résultant de leur utilisation, y compris les munitions non explosées, affectera la vie quotidienne de communautés ukrainiennes entières pendant des décennies. 97% des victimes de cet héritage sont des civils. 123 États sont aujourd’hui parties à la convention d’Oslo, qui interdit l’utilisation, la production, le transfert et le stockage d’armes à sous-munitions.
Les civils en première ligne
Les bombes à sous-munitions tuent, mutilent et provoquent des traumatismes psychologiques. Les civils représentent 97% de l’ensemble des victimes et les enfants représentent 66% des victimes (quand l’âge des victimes est connu)¹.
« Handicap International condamne la décision de l’administration Biden de transférer des armes à sous-munitions en Ukraine. Les armes à sous-munitions sont parmi les armes les plus nocives pour les civils. Elles sont intrinsèquement indiscriminées et représentent un risque grave pour les civils, car elles peuvent faire des victimes longtemps après la fin du conflit. Depuis 40 ans, Handicap International travaille aux côtés des victimes et des survivants des mines terrestres et des armes à sous-munitions. Pour nous, il s’agit avant tout d’un problème humanitaire : outre le fait qu’elles tuent des civils, elles entraveront l’accès physique à de nombreux acteurs humanitaires, ce qui aura un impact sur l’acheminement nécessaire de l’aide aux civils en Ukraine. » témoigne Anne Héry, Directrice du plaidoyer chez Handicap International
Les bombes à sous-munitions tuent, mutilent et provoquent des traumatismes psychologiques. Les civils sont toujours les principales victimes de ces armes. Au moins 149 civils ont été tués ou blessés en 2021 par des armes à sous-munitions, toutes causées par des restes d’armes à sous-munitions, au cours de cette année : 37 en Syrie, 33 en Irak, 30 au Laos, etc. Le nombre réel de victimes est probablement plus élevé en raison des difficultés liées au recensement des victimes. L’Observatoire des armes à sous-munitions fait également état de victimes dans 8 autres pays et territoires, dont le Yémen, le Liban, le Haut-Karabakh, ou le Tadjikistan.
Que sont les armes à sous-munitions ?
Une arme à sous-munitions désigne un conteneur rempli de plusieurs petites bombes. Lorsqu’elle est tirée, l’arme à sous-munitions s’ouvre en plein vol, libérant et dispersant les bombes sur une large zone. Toutes les bombes ne sont pas conçues pour exploser à l’impact. Certaines sont dotées de mécanismes de retardement qui peuvent être réglés sur des heures, des jours, voire des mois. Cela ajoute un risque supplémentaire, car lorsqu’elles explosent, soit après un délai préprogrammé, soit grâce à une fonction d’autodestruction, les civils peuvent être blessés ou tués par la fragmentation. Les armes à sous-munitions sont des armes qui frappent sans discrimination en raison de leur effet sur une large zone et du fait que les bombes non explosées peuvent rester dangereuses longtemps après la fin d’un conflit.
La convention d’Oslo, qui interdit l’utilisation, le stockage, le transfert, la production et la vente d’armes à sous-munitions, a été ouverte à la signature en décembre 2008. Actuellement, 123 pays sont signataires de cette convention.
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